En 2018, je renoue avec une amie d’enfance italienne (voir par ailleurs, section « La Jetée »). S’ensuivent de très jolis moments entre Bruxelles, Carrare, Gand, Florence ou Pise. Se développe un échange de ses photographies et mes gravures au fil des lettres. Habiterait-on dans le même pays, on aurait organisé une expo croisée. Voici quelques moments choisis –
Ma toute première gravure, une pointe sèche improvisée au retour du Bagno dei Americani où j’ai vu le rayon vert (que je pensais légende littéraire du XIXe –cf livre de Jules Verne-, imaginez ma surprise). On découvre au passage que l’inversion gauche-droite inhérente à la technique va nous donner du fil à retordre car l’œil corrige beaucoup de défauts du tracé initial (et les accentue quand on passe en miroir à l’impression, donc contre le sens naturel de lecture du trait).
Linogravure d’un bain de nuit à Pise, qui me revient sous forme d’une photographie ( © Elisa Bresciani)
Lari en novembre, juste avant l’aube, le chat gratte à la fenêtre, mon amie vient lui ouvrir. Ca me réveille sur le canapé du salon, on contemple en silence le bref moment de l’heure bleue sur les collines, quelques instants de lumière étrange où la nuit plonge face au jour. Fai bei sogni, et on retourne rêver.
Deux aquatintes qui valent surtout par leur thème; un petit pont dans l’espace entre le bar de Lari et le Café Central à Saint-Géry, et comment prendre une photo de la constellation d’Orion.
Vous l’avez d’office vécu : des amis étrangers viennent en visite, habitent la maison pour une semaine dans une frénésie de musées, de bars, de ballades et de musique. On les reconduit en fin de nuit au bus pour l’aéroport. On rentre et on s’enfonce tout seul dans sa liseuse sous la bibliothèque en attendant le matin, et on passe une écharpe : tout est subitement gelé dans le salon.
Et puis la maison avec un palmier à Massa, cette rue de Pise la nuit avec le Voyage de Hollande d’Aragon, et le stand du libraire dans le parc, où on s’échange du papier.










