Au cœur de quelques jours dans une Toscane pourtant familière, un voyage vers les montagnes de Cantagallo a cristallisé ce que Kerouac identifierait comme un satori.
Une plaine marécageuse sous un dernier soleil violet, puis le froid humide et la nuit sur un sentier à flanc de ravine. Alentour, des châtaigniers séculaires aux nœuds béants. Un refuge peuplé de grotesques en brindilles. Moments de silence, un tronc dans la neige, dominé par la constellation d’Orion.
Au matin, l’eau la plus froide, le feu que l’on ravive et, sur le sentier, un lambeau de viande -ce sont des montagnes à loups. Plusieurs images de ces journées se sont par la suite imposées comme pierres de sentier mental, inspirant mes premières linogravures. Ici, ma deuxième lino qui représente une déclaration d’amitié. Et à côté, le vieux châtaigner creux.
Pour le reste, quelques pointes sèches de peupliers (il y en a des bosquets très photogéniques en Toscane, entre Lari et Vicopisano).
Et bien sûr une feuille de mon alter-ego arbre, le Gincko (pas facile, le jaune en aquatinte sur zinc : il vire au vert) ; celui du jardin ou celui de la Porta Elisa à Lucca.









