« Je t’appellerai Visuelle
Et multiplierai ton image
(…) Incroyable conspiration
Des découvertes et des surprises.
Fantôme de ta nudité »
(Eluard)
Eté 2024: après une année entre parenthèses, retour aux choses futiles.
D’abord, au boulot: il s’agit de maîtriser le vernis sauté. En très bref, on dessine avec du sucre, on protège la plaque, on dilue le sucre, et l’acide s’attaque uniquement au trait ainsi libéré (je simplifie). Jusqu’ici, ça a surtout mené à des plaques ratées: soit le vernis saute trop (et il y a des morsures parasites), soit le vernis ne saute pas (et ça donne une crapulerie mitée et grise).
Miracle: ça finit par fonctionner sur la plaque-test ci-dessous (le secret est le taux de dilution du vernis dans du white spirit; on peut y aller mais quand même pas trop). Ca permet surtout, grâce à une astuce proposée et expérimentée par Pierre, de graver un tracé dessiné au trait, et plus à la pointe (eau-forte) ou au pinceau.
Ensuite, je suis un peu bloqué dans la série La jeune Fille et la Mort par mes carences en dessin. Pas facile de passer de la calavera à une sorte de demi-réalisme, et pour moitié les plaques me frustrent. J’ai passé quelques excellentes années adolescentes à l’académie de Saint-Josse chez Daniel Renders (je n’ai plus arrêté de griffonner depuis). Mais à 16 ans le passage à Saint-Gilles chez un prof de dessin de modèle, sosie de d’Artagnan, m’a un peu calmé (et encore, cette Aca de Saint-Gilles n’était pas encore le repaire de la recherche conceptuelle qu’elle est devenue). Je n’étais pas vraiment prêt à cette époque à dessiner un mec zarbi à poil, à la mine de plomb.
Carence qu’il s’agit à présent de combler. En avant pour le modèle nu, les bouquins d’études anatomiques; sortilège du croquis, je remplis des carnets entiers. Il me faudrait évidemment une bonne vieille formation à l’ancienne (à l’Académie de la rue du Midi, fut un temps, on emmenait les dessinateurs à la morgue dessiner des muscles décharnés), mais je bosse, et d’ailleurs il n’est même pas certain que ça existe encore (vu l’orientation résolument conceptuelle de l’enseignement artistique désormais). Donc, on y passe ses soirées et -sans être du Michel-Ange- on se sent forcément progresser.
Cette exaltante recherche aboutit à ces gravures, work in progress, j’en posterai d’autres au fil de l’année. Ce sera l’occasion aussi de chipoter un peu avec d’autres techniques comme le vernis mou.











































