Petit regard oblique sur des essais, on n’est pas toujours obligé d’aboutir, à prendre comme on feuillette un carnet de croquis. Parfois on est en avance sur le polissage de plaques par rapport aux croquis aboutis, et on improvise pour qualifier un peu des projets encore vagues. C’est qu’il ne faut pas laisser s’oxyder tout ce beau zinc. On y reviendra, plus sérieusement.
Inspiré par quelques expériences sur lesquelles je ne m’étalerai pas, cinq eaux-fortes (doublées d’un test jusqu’ici isolé en vernis mou) pour explorer un peu ces désespérants moments où des relations s’effilochent. Hier encore on lisait à visage ouvert dans les pensées d’un(e)tel(le), aujourd’hui c’est comme si un voile s’était levé. Rien ne change pratiquement, mais une distance s’est installée, sans raison discernable (alors on projette). Malaise, on aimerait que l’autre réagisse comme ça (mais il ne le fait pas), on se sent soi-même à côté de la plaque, si on fait un geste il est de trop, si on ne le fait pas la distance croît. Chacun dérive dans sa direction en conservant la cordialité, rien n’est dit, rien n’est explicité. Le silence rapprochait, à présent il éloigne. En vérité, un écran noir s’est déployé.
Quand je montre ça, tout le monde y voit un sous-texte contre les écrans (les smartphones qui séparent les gens). Ce n’était pas du tout la direction de ces croquis. Si je devais graver mon aversion (contrariée) pour les écrans, ce serait plutôt comme ça :
Soyons de bon compte, dans les deux cas, c’est La Mort dans la conversation (Eluard)







